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La Voie Urbaine

Les slums à la recherche d’une voie globale

Le Forum Social Mondial qui se termine cette semaine a convoqué un grand nombre de représentants de bidonvilles (slums). “Plus jamais un combat isolé” est leur slogan, au moment de trouver des solutions communes à des problèmes communs.

Ils se réuniront lors d’une assemblée des mouvements sociaux urbains le 27 Janvier.

L’assemblée réunira réseaux de citoyens, unions de locataires, habitants de quartiers défavorisés et groupes de défense du droit au logement, avec l’objectif de discuter d’un agenda commun d’action.

“Le moment est venu d’unir nos combats” a dit Cesare Ottolini de l’Alliance Internationale des Habitants à IPS. “Nous voulons une base solidaire globale pour les mouvements sociaux avec l’objectif de porter en avant des luttes et initiatives communes”. C’est conjointement à 30 autres associations d’habitants que la IAI qui est basée à Padova, Italie, lance “un appel à l’union des mouvements sociaux urbains”. Les problèmes de logement touchent plus d’un milliard de personnes, selon le Programme des Nations Unies pour les bidonvilles, UN-HABITAT. On s’attend à une augmentation de ce chiffre pour atteindre 1,7 milliard de personnes en 2010, si aucune action préventive ferme n’est érigée.

“Le paiement de la dette externe des pays en développement exigé par le Fond Monétaire International et la Banque Mondiale rend impossible l’accès aux objectifs du millénaire des Nations Unies, de créer de meilleures conditions de vie pour au moins 100 millions de personnes pour l’année 2015”, a dit Ottolini.

Mais les slums ne sont pas seulement un problème dans les pays en développement. Environs 5% de la population des pays développés vivent dans des slums. Beaucoup plus encore vivent dans des conditions précaires ou sous la menace d’expulsion.

“Aux Etats-Unis, des plans de logement social sont interrompus à cause de l’augmentation des dépenses militaires” a dit Ottolini. “La lutte pour un logement décent fait partie de la résistance à la baisse des investissements sociaux instaurée par des politiques néolibérales”.

Une grande quantité de thèmes seront discutés lors du Forum Social Mondial à Porto Alegre (du 26 au 31 Janvier): Du droit à un logement sûr et adéquat à l’annulation de la dette externe, de la privatisation à des politiques alternatives de logements.

Un séminaire sera dédié au lancement du système d’alerte global contre les expulsions, et de la campagne “Expulsions Zéro” promut par IAI pour empêcher les relogements forcés.

Appuyée par le groupe des paroisses catholiques Kutoka, la campagne a réussit a empêcher 300 000 expulsions à Nairobi, Kenya, où 55% de la population vit dans des slums sans électricité, eau, ni services sanitaires.

Les mouvements urbains du Kenya et de la République Dominicaine dans les Caraïbes promeuvent “des fonds populaires pour la terre et l’habitat” avec l’argent qui s’obtiendra du non paiement de la dette externe. “Au lieu de retourner aux pays riches, l’argent peut être utilisée pour et par les habitants” a dit Ottolini.

La proposition sera présentée au nom de la société civile lors de la réunion des huit nations les plus industrialisées (G8 qui inclue les Etats-Unis, le Canada, la Grande Bretagne, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon et la Russie) en Ecosse, en Juillet de cette année.

Les politiques de dette sont déjà dans l’agenda de la réunion. Le Ministre des Finances de Grande Bretagne, Gordon Brown a proposé l’annulation de la dette pour les nations les plus pauvres.

Le comité des Nations Unies contre les expulsions (AGFE) qui comprend des organisations non gouvernementales, des autorités locales, des représentants de gouvernements centraux et des professionnels soutient ces initiatives.

“Malgré le fait que nous avons la voie mais pas le vote, nous pouvons exprimer les besoins de la société civiles au gouvernement central des Nations Unies qui devra écouter ce que nous avons à dire” a dit le Coordinateur de AGFE Yves Cabannes, qui sera présent au FSM.

L’AGFE s’implique dans des missions de conciliations pour empêcher des expulsions au Ghana, à Santo Domingo et à Curitiba (Brésil) et prochainement en Thaïlande “où la reconstruction post-Tsunamis va devenir un véritable problème pour les pauvres, qui seront délogés à cause des grands investissements” a dit Cabannes.

Le Forum des Autorités Locales pour l’Intégration Social, évènement parallèle qui se réalise à Porto Alegre le 25 Janvier, tentera de construire des liens avec le FSM. Des représentants de mouvements urbains ont été invités à réaliser une présentation à ce forum, qui sera suivie d’une réunion entre eux et les fonctionnaires de la ville.

Une réunion est elle aussi programmée au FSM entre des réseaux de villes du Pérou, de la République Dominicaine, de la région basque espagnole et du gouvernement de Saint Domingue, capital de la République Dominicaine.